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Mon existence à Paris
3 juillet 2023

Manet

Manet - Le déjeuner sur l'herbe

Manet a une vie compliquée.

Faire accepter à ses parents que peintre est un métier, et se retrouver à la marine pendant 2 ans, c’est difficile à vivre lorsque l’on est ado. Tout de même, la marine l’a ouvert au monde, et confirmé sa passion ; il est allé jusqu’au Brésil, étant encouragé dans la peinture par son chef et ses camarades. Il a rencontré des Brésiliennes lors du carnaval de Rio, et découvre leur pruderie délicate. Rentré du Brésil, son père l’accepte comme il est, et de suite Manet prend des cours de peinture chez le renommé Couture, qui le rabaisse sans cesse et ne souhaite que des louanges. Entre temps, l’artiste, à 20 ans, s’éprend de la belle Suzanne, qui accouche d’un enfant inspirant Manet dans L’Enfant à l’Epée. Il peint sa maîtresse dans La Nymphe surprise, où elle resplendit de santé.

Manet n’a cependant pas de chance, les jurys du grand Salon de peinture étant très difficiles en termes de nouveautés ; sa peinture étant trop moderne et décrivant le réel à un tel point, qu’il peint des gens dans la rue, comme Le Buveur d’absinthe. Il fréquente la société du 19e siècle, dont Baudelaire, qui l’émeut dans sa sensibilité et la description du réel, même s’il a la typhoïde et qu’il va peut-être y rester. Sa maîtresse, Jeanne Duval, lui fait des misères, en plus. Manet continue de voir son ami Antonin Proust, homme politique, qui l’encourage. En plus de ne pas trouver le succès à 28 ans, il ne s’entend pas avec Couture qui lui fait subir ses ignominies, et Manet doit cacher l’enfant de sa femme à ses parents. Qui plus est, ses modèles lui font des remarques et n’acceptent pas de s’habiller, ce qui les rendrait plus naturels selon Manet.

Ensuite, il s’inspire des modèles espagnols qu’il met à l’honneur dans Guitarrero, qui rencontre le succès ! Puis il peint des personnages réels, dans la rue, ou ses parents. Deux de ses tableaux sont choisis pour l’Exposition Universelle de Paris organisée par Napoléon ! Quelle joie pour Manet, d’enfin sentir une évolution dans son travail, et une reconnaissance. Cela le mène dans des cafés célèbres, et au jardin des Tuileries où il continue à peindre.

Une année, le jury du grand Salon refuse plus de la moitié des toiles fournies par les artistes, pour exposition. Les peintres font alors une pétition, et après de longues délibérations, Napoléon III tranche et créée un second Salon où sont présentées tous les tableaux refusés par le jury. Les médias s’emparent de l’affaire, qui fait tellement de bruit que le « contre-salon » a autant voire plus de succès que l’original. Les Parisiens y affluent en masse, et se regroupent autour de Déjeuner sur l’herbe. La plupart sont outrés que Manet ait osé présenté une femme nue face à deux hommes habillés, dans un jardin. Quelle est cette modernité, et ces couleurs ? C’est, encore une fois, Victorine qui a posé pour Manet dans son œuvre.

Pendant ce temps, Delacroix trépasse. Manet se rend avec ses amis à son enterrement au cimetière du Père Lachaise, et trouve étrange qu’une ère plus moderne de la peinture voit le jour, quand son ami Delacroix n’est plus.

Manet sera-t-il un jour reconnu ? La suite dans La vie de Manet, d'Henri Perruchot...

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